Environ 15 millions de Français se trouvent actuellement en situation de précarité de mobilité (Baromètre des Mobilités du Quotidien 2024). Ce phénomène touche toute la population, des plus jeunes aux plus âgés. 40 % des personnes interrogées déclarent avoir renoncé à un déplacement quotidien au cours des cinq dernières années faute de solutions de mobilité.

Dans les zones rurales, la forte dépendance à la voiture pour les trajets quotidiens, combinée à la hausse des prix des carburants, a exacerbé cette précarité, souvent couplée à des fragilités économiques et sociales. En 2019, les habitants des territoires ruraux parcouraient quotidiennement 33 % de distance en plus que la moyenne nationale, avec une augmentation de 60 % des trajets domicile-travail en zone rurale au cours des vingt dernières années (Ministère de la transition écologique, “Le quart des ménages les plus aisés à l’origine de 35 % des émissions de gaz à effet de serre des mobilités”. Juillet 2023).

 

La mobilité dans les territoires ruraux

20 km, c'est la distance moyenne domicile - travail 

5 000 € par an en moyenne, c'est ce que coûte une voiture pour un ménage, soit 10 à 12 % de son budget

Sources : Ademe et Cerema

Les ruraux ont souvent l’impression de subir une double peine : d’une part, l’absence et l’éloignement des services publics, notamment dans le domaine de la santé, et d’autre part, la rareté voire l’absence de solutions de transport en commun. Ce sentiment d’abandon a été confirmé par le baromètre IFOP/Familles Rurales de 2023, qui montre que le manque de services publics est perçu comme le principal obstacle à l’installation en milieu rural par 70 % des répondants. De surcroit, 51 % des ruraux estiment ne pas bénéficier ou peu des actions des pouvoirs publics dans leur commune, contre 33 % pour l’ensemble de la population. Et la situation s’aggrave : 66 % des ruraux signalent une détérioration de l’accès aux services de santé ces deux dernières années.

 

Face à ce constat, Familles Rurales s’est emparée de la question des mobilités, en apportant diverses solutions locales, souvent basées sur la solidarité et l’entraide, afin de lutter contre l’isolement et la précarisation des habitants des zones rurales.


transports solidaires

Le milieu rural manque de moyens de transport, et il est parfois difficile pour les personnes non motorisées de se déplacer pour faire leurs achats, se faire soigner, se rendre à un entretien d’embauche… Les conséquences de ce déficit sont un isolement et une perte de lien social. Plusieurs associations locales ont donc décidé de mettre en place des services de transports solidaires en adéquation avec les besoins de leur territoire.

Le public visé varie d’une association à l’autre, en fonction des besoins recensés au préalable : personnes sans moyen de locomotion, personnes âgées, handicapées… De même, la zone géographique couverte par le service de transport solidaire tient compte des liaisons existantes sur le territoire : car, train…

Le service peut prendre différentes formes :

  • L’association assure parfois elle-même la prestation en achetant un véhicule (voiture, mobylette…) qu’elle va louer, prêter ou bien avec lequel elle va transporter les personnes.
  • Dans d’autres cas, elle met en place un réseau de bénévoles qui organisent un système de transport à la demande.

Pour bénéficier de ce service, il faut être adhérent au Mouvement Familles Rurales.

Quelques départements où cette action est développée : Grand-Est, Eure-et-Loir, Maine-et-Loire, Manche, Seine-et-Marne, Somme, Tarn-et-Garonne, Nord, Eure...

 

Trouvez un transport solidaire près de chez vous

 

 

DEVELOPPER DES NOUVELLES SOLUTIONS - ACCOMPAGNER AU CHANGEMENT DES PRATIQUES

De nombreuses structures Familles Rurales déploient d’autres solutions de mobilités pour répondre aux besoins des jeunes, souvent privés de moyens de transport en milieu rural, surtout lorsqu’ils n’ont pas le permis de conduire : prêt de vélos à assistance électrique, ou encore de scooters électriques, selon les spécificités géographiques. 

En parallèle, des actions de prévention routière et de remise en selle sont mises en place pour accompagner les ruraux dans le changement de leurs pratiques de mobilités pour aller vers des solutions plus responsables et durables.

Dans nos territoires ruraux, ce sont plus de 90% des habitants qui sont équipés d’au moins une voiture, et les déplacements des ruraux ont représenté 48 % des émissions de gaz à effet de serre pour les déplacements du quotidien. L’une des solutions pour faire de la transition écologique une réalité passe également par la réduction de l’auto-solisme (le fait d’être seul dans sa voiture). De plus en plus d’associations Familles rurales répondent à cette problématique en mutualisant des moyens de transport. C’est ainsi que des navettes solidaires se développent : des minibus qui, plusieurs fois par semaine, desservent des itinéraires spécifiques pour emmener les habitants vers des points d’intérêt identifiés (marchés, supermarchés, maisons de santé, ou même spectacles et événements culturels).