Familles Rurales, l’une des principales associations de défense des consommateurs et 1er Mouvement familial publie, pour la 17ème année consécutive, son Observatoire des prix des fruits et légumes. Il porte sur un panier de 9 fruits et 10 légumes frais, conventionnels et bio. +16% en un an, les fruits et légumes : un marché rémunérateur qui ne profite pourtant ni à nos producteurs, ni aux consommateurs…
+16% en un an, les fruits et légumes : un marché rémunérateur qui ne profite pourtant ni à nos producteurs, ni aux consommateurs…
Familles Rurales, l’une des principales associations de défense des consommateurs et 1er Mouvement familial publie, pour la 17ème année consécutive, son Observatoire des prix des fruits et légumes. Il porte sur un panier de 9 fruits et 10 légumes frais, conventionnels et bio.
Ses objectifs :
- Donner aux consommateurs les clés de lecture pour opérer des choix éclairés particulièrement en cette période où 1 personne sur 2 déclare « renoncer » à certains aliments faute de budget suffisant1
- Etudier la répartition des marges du rayon des fruits et des légumes en particulier
Les principaux résultats
I/ +16% d’augmentation pour notre panier conventionnel de fruits et de légumes en 1 an soit 3,5 fois plus que l’inflation générale. En une décennie (2013 – 2023), ces taux sont portés à +43% d’augmentation pour les fruits et +73% pour les légumes selon l’INSEE
Entre juin 2022 et juin 2023, le prix de notre panier de fruits a augmenté de +14 % en conventionnel et de +8 % en bio
Durant la même période, le prix de notre panier de légumes a augmenté de +17% en conventionnel et de +15% en bio
En une décennie, les prix ont explosé avec +43% d’augmentation pour les fruits et +73% pour les légumes selon l’INSEE
II/ « Manger au moins 5 fruits et légumes par jour et par personne » représente entre 5% et 18% d’un SMIC net mensuel pour une famille de 4 personnes soit entre 65€ et 241€ par mois
En juin 2023, pour respecter le PNNS sur la base de notre panier composé de 19 fruits et légumes, une famille de 2 adultes et 2 enfants a dû dépenser entre 134€ et 241€ (soit entre 10% et 18% d’un SMIC net mensuel)
En ne retenant que les 5 fruits et légumes les moins chers de notre panier d’été, la même famille a dû dépenser entre 65€ (en conventionnel) et 100€ (en bio) par mois (soit entre 5% et 7,5% d’un SMIC net mensuel) pour respecter le PNNS
III/ Un système de marges maintenu par la loi Descrozaille qui pénalise autant les consommateurs que les producteurs
Les fruits et légumes bruts, en valeur, représentaient 11,2 milliards d’euros à l’entrée du circuit de distribution en 2020, les consommateurs les ont payés 2 fois plus cher à la sortie soit 22 milliards d’euros2
En 2021, c’est notamment grâce aux bénéfices du rayon fruits et légumes : + 247 millions d’euros après impôts, que la grande distribution a couvert les pertes de son rayon boulangerie / pâtisserie : - 65 millions d’euros, où est la logique?3
Fort de ces constats, Familles Rurales appelle l’ensemble des décideurs et le législateur à l’action. Le temps est venu de mettre en œuvre un programme politique ambitieux résolument tourné vers une transition alimentaire répartissant mieux la valeur et assurant à chacun le droit à une alimentation saine autour de 3 axes principaux :
- Une meilleure régulation des marges, en imposant notamment une plus grande transparence à la grande distribution sur celles qu’elle réalise sur chacun de ses rayons. L’OFPM (observatoire de la Formation des Prix et des Marges) ne permet une visibilité que sur quelques produits français lesquels laissent craindre un rattrapage sur les rayons les plus sains, de ceux moins rentables
- L’instauration d’une allocation alimentaire dédiée aux produits « PNNS compatibles », Familles Rurales réitère sa demande d’allouer une somme mensuelle d’un montant de 65€ aux ménages vivant avec le seuil de pauvreté ou en dessous laquelle permettrait de compenser ce qui leur manque aujourd’hui pour suivre les recommandations de santé publique (ces familles consacrent en moyenne 16,3% de leur revenu disponible brut en alimentation
- Des mesures éducatives visant à :
Interdire les publicités à destination des enfants faisant la promotion de produits trop gras, trop sucrés, trop salés et dont il est établi qu’elles en déclenchent en grande partie l’achat conformément aux revendications portées de longue date par Familles Rurales
Ouvrir aux activités extra-scolaires, les financements européens qui existent pour promouvoir les produits dont les enfants ont besoin pour « bien grandir ». Des financements sont disponibles mais très peu utilisés par la France car réduits au seul cadre scolaire
Impliquer davantage les professionnels de santé pour accompagner les parents dans leur rôle éducatif y compris après la phase de diversification alimentaire. Si les pères et mères semblent sensibles à l’équilibre nutritionnel des tout-petits, dès l’âge de 3 ans, cette conscience semble s’atténuer dangereusement puisqu’un enfant sur 10 seulement consomme les portions de fruits et de légumes recommandées quotidiennement7.
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1- https://www.famillesrurales.org/plan-france-ruralites-etude-ifop-territoires-ruraux-2023
2- Calculs d’après le rapport annuel 2022 de l’OFPM, p266. Dernières données disponibles. https://observatoire-prixmarges.franceagrimer.fr/
3- Idem note 2, p 401-403
4 - https://www.senat.fr/rap/r21-744/r21-744_mono.html
5 - https://www.insee.fr/fr/statistiques/4764600
6 - Le programme européen « Fruits et légumes à l’école » et « Lait et produits laitiers à l'école » https://agriculture.gouv.fr/le-programme-europeen-fruits-et-legumes-lecole-et-lait-et-produits-laitiers-lecole
7 - N°315 • ISSN 0295-9976 • mars 2021 : Renversement de tendance : les Français végétalisent leur alimentation • https://www.credoc.fr/download/pdf/4p/CMV315.pdf