Sécurité routière
Jean-Pascal Assailly, psychologue et chercheur, s’est spécialisé dans les conduites à risques. Dans le domaine de la sécurité routière, elles sont nombreuses et les parents n’ont pas toujours conscience de leur nécessaire exemplarité au volant.
Les enfants ont six sources d’influence principales : l’environnement familial, les ami(e)s, les médias, l'école, le quartier, la société. Elles peuvent les protéger d’une mise en danger sur la route, ou au contraire la favoriser. Parmi ses influences, la famille reste la plus importante ; et ce de la naissance jusqu'à l'âge adulte.
Ils reproduisent ce que font leurs parents au volant
Tout au long de l’enfance puis de la vie, l’influence parentale peut prendre la forme de la transmission des comportements par l’imitation, le modelage social. Les enfants reproduisent seulement ce que leurs parents leur font, mais aussi ce que les parents font eux-mêmes au volant. Et cela vaut aussi pour le rapport à l’alcool, au tabac, au cannabis, aux médicaments, aux risques et aux règles en général.
La banquette arrière est « la première place du cinéma »
La sécurité routière n'est pas une histoire qui commence à 15 ou 18 ans quand l’enfant apprend à conduire. Jusqu’à son permis, il n'a pas le droit de conduire une voiture, mais la banquette arrière est "la première place du cinéma" pour observer les comportements des parents. Bref, il est essentiel de savoir comment vous vous situez par rapport au dicton « faites ce que je dis, ne faites pas ce que je fais ».
Erreurs, oublis, incivilités, tout est perceptible !
Nous ne devenons pas le clone routier de notre père ou de notre mère, mais un facteur d'influence agit néanmoins fortement. Il faut savoir en effet que les erreurs, les oublis et les infractions ordinaires au code de la route que nous commettons seront imitées par nos enfants, qu'ils ont tendance à reproduire notre style de conduite (apaisé, nerveux, agressif, inhibé, etc.). On remarque que les infractions se répètent d’une génération à l’autre. Donc, chaque génération devrait donc se sentir responsable de celle à venir...
Ecoutons les remarques des enfants
Nous commettons tous des erreurs. De plus en plus de gens ne mettent pas le clignotant avant de tourner, le port de la ceinture est moins respecté... Ecoutons donc les enfants lorsqu'ils sont prescripteurs ("pourquoi tu ne t'attaches pas ?"...). N’hésitons pas à leur faire remarquer ces erreurs chez les autres, en leur expliquant le danger que cela représente. Attention toutefois à ne pas transmettre une vision anxiogène de la route où autrui serait nécessairement un danger ambulant.
La sécurité routière, un enjeu féminin ?
Dans le temps, seul le père influençait le fils et la fille car il monopolisait le volant. Puis nous avons vu le phénomène bien connu de l'identification au parent de même sexe (du fils vers le père, de la fille vers la mère). A l’avenir, avec l'augmentation des foyers monoparentaux et de la conduite accompagnée, nous pourrons observer des transmissions croisées, par exemple de la mère vers le fils. Ce sera une excellente chose pour la sécurité routière. Les femmes ont en effet beaucoup moins d'accidents que les hommes…
Pour en savoir plus :
Assailly, J.P. (2007). Jeunes en danger. Les familles face aux conduites à risque, Ed. Imago, Paris.
Assailly, J.P. (2016). Pourquoi les jeunes boivent-ils ? Une analyse des déterminants des comportements d'alcoolisation chez les jeunes, Ed. PAU Education, Barcelone.
Encourager l’apprentissage du vélo comme activité physique - excellente pour la santé comme pour la qualité de l’air - nécessite, dès le plus jeune âge, d’adopter les bonnes habitudes de sécurité.
Protéger les plus vulnérables fait partie des priorités du Gouvernement. Ainsi, en application de la mesure n°16 du Comité interministériel de la sécurité routière du 2 octobre 2015 visant à réduire la gravité des blessures au visage et les risques de traumatismes crâniens des enfants pratiquant le vélo, le port du casque à vélo devient obligatoire pour les enfants (conducteurs ou passagers) de moins de 12 ans.
Le décret n° 2016-1800 relatif à cette obligation paru le 22 décembre 2016 au Journal officiel a prévu un délai de 3 mois pour que chaque famille puisse avoir le temps de s'équiper correctement. L'entrée en vigueur de cette obligation sera donc effective à compter du 22 mars 2017. Le port du casque à vélo sera obligatoire pour les enfants de moins de 12 ans aussi bien au guidon de leur vélo qu'en tant que passagers.