En juin 2022, les fruits et légumes ont atteint "un niveau de prix record" . Selon l'Observatoire des prix Familles Rurales publié ce 21 juillet, le panier en conventionnel a augmenté de 11% soit 2 fois plus que l’inflation pourtant déjà très forte. A l’heure où se dessinent les contours d’un projet de loi sur le pouvoir d’achat, le Mouvement tire de nouveau la sonnette d’alarme.
En juin 2022 les fruits et légumes ont atteint « un niveau de prix record ». Selon l’Observatoire des prix Familles Rurales publié ce jour, le panier en conventionnel a augmenté de 11% soit 2 fois plus que l’inflation pourtant déjà très forte. A l’heure où se dessinent les contours d’un projet de loi sur le pouvoir d’achat, le Mouvement tire de nouveau la sonnette d’alarme.
« Il est urgent tant d’un point de vue économique que de santé publique, que le gouvernement et les parlementaires consacrent un vrai chèque alimentation pour toutes les familles qui faute de budget ne peuvent plus accéder à une alimentation de qualité, et à rendre effectif un « plan manger sain, manger mieux», déclare Guylaine Brohan, présidente de Familles Rurales.
Familles Rurales, 3ème association de défense des consommateurs et 1er Mouvement familial publie, pour la 16ème année consécutive, son Observatoire des prix des fruits et légumes. Il porte sur un panier de 9 fruits et 10 légumes frais, conventionnels et bio, sur 4 surfaces de vente. Ses objectifs :
- Donner aux consommateurs les clés de lecture pour opérer des choix éclairés particulièrement en cette période d’inflation
- Sensibiliser les décideurs sur l’urgence de déployer un plan « manger sain, manger mieux »
Les principaux résultats
I/ +11% d’augmentation pour notre panier conventionnel de fruits et de légumes en 1 an, soit 2 fois plus que l’inflation déjà forte
- Entre juin 2021 et juin 2022, le prix du panier de fruits a augmenté de +8 % en conventionnel et de +4 % en bio.
- Durant la même période, le prix des légumes a augmenté de +15% en conventionnel et a baissé de -3% en bio.
II/ Des fruits et des légumes qui pèsent de plus en plus cher dans le budget : +42% d’augmentation pour les fruits et +37% pour les légumes en une décennie, des produits bio qui coûtent encore jusqu’à 2 fois plus cher que leurs homologues conventionnels
- Le prix des fruits et légumes en conventionnel n’a cessé d’augmenter et a explosé de près de 40% en une décennie soit 3 fois plus que le niveau général des prix.
- Le bio se stabilise mais reste loin d’être accessible à toutes les bourses, il coûte jusqu’à 2 fois plus cher que le conventionnel.
III/ « Manger au moins 5 fruits et légumes par jour et par personne » représente entre 5 et 16% d’un SMIC net mensuel pour une famille de 4 personnes selon la composition de notre panier
- En juin 2022, pour respecter le PNNS, une famille de 2 adultes et 2 enfants a dû dépenser entre 107€ et 198€ (soit entre 8 et 16% d’un SMIC net mensuel) en se basant sur notre panier type.
- En ne retenant que les 5 fruits et légumes les moins chers de notre panier d’été, la même famille a dû dépenser de 60€ à 86€ (soit entre 5 et 7% d’un SMIC net mensuel) pour respecter le PNNS.
Fort de ces résultats, dans un contexte inflationniste où l’alimentation constitue trop souvent la variable d’ajustement du budget de millions de ménages, Familles Rurales les invite à ne surtout pas renoncer à ces produits qui constituent un véritable investissement pour leur santé. Pour y parvenir, plusieurs d’entre eux auront besoin du soutien de l’Etat.
En effet, si nos veilleurs ont souligné que, moins touchée par les aléas climatiques, la production sur les étals s’est révélée autant quantitative que qualitative, le principal enseignement de cette édition demeure « un niveau de prix record » : en un an notre panier en conventionnel a augmenté de +11% soit 2 fois plus que l’inflation pourtant déjà très forte en 2022 (+ de 5% selon l’INSEE1). Aussi, à l’heure où se dessinent les contours d’un projet de loi autour du pouvoir d’achat, Familles Rurales tire la sonnette d’alarme. Comment tolérer qu’au 21ème siècle bien que conscients du coût tant économique qu’humain des pathologies induites par une alimentation inadaptée, trop pauvre en fruits et en légumes, les mesures idoines ne soient pas prises ? Comment accepter qu’on puisse s’alimenter mal faute de moyens ?
«Il est urgent tant d'un point de vue économique que de santé publique, que le gouvernement et les parlementaires consacrent un vrai chèque alimentation pour toutes les familles qui faute de budget ne peuvent plus accéder à une alimentation de qualité et à rendre effectif un "plan manger sain, manger mieux" » déclare Guylaine Brohan , présidente de Familles Rurales.
Nul ne peut aujourd’hui prétendre « ne pas savoir ». Pour ne citer que lui, le « Rapport sur la santé en Europe 2018 » de l’OMS met en avant l’urgence de la situation : plus de la moitié de la population européenne est en surpoids, cette tendance est à la hausse comme pour l’obésité dans la majeure partie de la région observée2. L’obésité et les maladies qui y sont associées conduiraient, d’ici 2050, à une réduction de l'espérance de vie moyenne de 2,3 années en France3. Sur une question de santé publique de telle importance, il est de la responsabilité de l’Etat de prendre les mesures qui s’imposent pour protéger sa population. Pour Familles Rurales, ce dernier n’a que trop tardé à prendre ses responsabilités.
C’est pourquoi, le Mouvement exhorte tant le gouvernement que les parlementaires à :
- Consacrer un chèque alimentation pour toutes celles et ceux qui se voient aujourd’hui exclus des produits sains pour leur santé faute de budget suffisant,
- Déployer un « plan manger sain, manger mieux » afin de sensibiliser l’ensemble des consommateurs aux bienfaits d’une alimentation équilibrée, suffisamment riche en fruits et en légumes,
- Interdire les publicités à destination des enfants faisant la promotion de produits trop gras, trop sucrés, trop salés dont il est établi qu’elles en déclenchent en grande partie l’achat,
- Rendre éligibles aux financements européens, qui ne sont que très partiellement utilisés aujourd’hui, les actions de promotions des fruits et légumes auprès des enfants, hors cadre scolaire. Réservées à ce dernier, peu d’écoles ont en réalité le temps et l’ingénierie pour mener ces sensibilisations. Des fonds existent, le besoin est immense mais le cadre inapproprié pour les utiliser. Les associations qui souhaitent jouer un rôle doivent pouvoir le faire et prétendre elles aussi aux financements disponibles.
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1 - En juin 2022, les prix à la consommation augmentent de 5,8 % sur un an : https://www.insee.fr/fr/statistiques/6468527#:~:text=Sur%20un%20an%2C%2…;
2 - WHO Europe, 2018. European Health Report 2018. http://www.euro.who.int/fr/publications/abstracts/european-health-repor…;
3 - The heavy burden of obesity, OECD, 2019 https://read.oecd-ilibrary.org/social-issues-migration-health/the-heavy…;